vendredi 23 novembre 2018

L'albatros de Charles Beaudelaire


Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.

À peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d'eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid !
L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait !

Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.


Ces journées passées à Temuco dans l'attente de jours meilleurs m'ont fait penser à ce poème de Beaudelaire.

Le cycliste sans possibilité de pédaler n'est plus un brillant voyageur. Le vélo, les sacoches pleines d'objets devenus d'un coup totalement inutiles sont un puissant frein à toute mobilité.
Comment envisager un déplacement avec un tel équipage?

Quel paradoxe.

Le vélo qui caractérise la liberté absolue de mouvement devient d'un coup un fardeau impossible à remuer.

Tout devient difficile.
Comment envisager la poursuite du parcours si les douleurs persistent?
Ou stocker durant 2 mois le matériel devenu obsolète?

Comment atteindre son objectif dans des endroits ou il n'y pas, ou peu, de transport en commun?

Heureusement les anti inflammatoires ont permis d'envisager la poursuite du voyage AVEC les vélos.

L'Albatros, fier comme un coq !, a pu reprendre son envol et pousuivre son chemin....






 








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