vendredi 4 septembre 2020

Sur la route des grands cols, j'ai cotoyé les sommets.

 

Photo prise par les professionnels qui attendent à chaque col les cyclistes pour immortaliser leur prouesse!!!

Je rêvais depuis quelque temps d'aller musarder en montagne. Je suis très heureux de partir à nouveau à vélo sur les routes. C'est vraiment, pour moi, l'expression la plus complète de la liberté.

Les sacs sont bouclés. Comme à mon habitude je n'arrive pas à descendre en dessous de 20 kilos de bagage.  

Il va falloir assumer lors des montées! Voyager léger n'est toujours pas pour moi !

Départ de Grenoble, la V63 me guide bucoliquement à travers la vallée du Grésivaudan. A partir de La Rochette, je suis la D27 qui relie les hameaux en rive gauche du Gelon. Après Aiton, une piste cyclable nouvellement ouverte me mène directement au camping d'Alberville où je fais étape. 

Le lendemain direction Annecy par une piste cyclable monotone ou sévissent des cyclistes adeptes du chrono au mépris de tous les autres usagers de cette voie verte. Quelle ambiance délétère sur cette piste où règne la loi du plus fort. Je rejoins mon frère Christophe qui habite le hameau de Groisy, situé à une vingtaine de kilomètres en amont d'Annecy, pour passer une belle soirée en famille.

Vallée du Grésivaudan.


Lac d'Annecy

De là commencent réellement les festivités ! Je pars au lever du jour pour attaquer mon premier col, les Aravis. Finalement je suis surpris d'arriver au sommet relativement facilement. Mais je n'avais pas du tout imaginer pédaler entre les centaines de motos et les voitures de luxe qui confondent la route des cols avec un circuit....Quel bruit infernal ! Au sommet les marchands du temple se sont installés pour satisfaire la demande. Un mini Disney land qui m’incite à fuir rapidement vers Flumet. De là je décide de commencer à gravir mon 2° col de la journée, le col des Saisies. Tout va bien, les jambes tournent sans problème et me voila atteindre le camping de Beaufort après une journée bien remplie !! ( 90 km et surtout 2280m de dénivelé)


La chapelle St Anne du col des Aravis

Flumet

Col des Saisies

Bien sympathique ce village de Beaufort. Je trouve éprouvante la montée au col du Meraillet qui ouvre l’accès au lac de Roselend. Certainement la fatigue de l'étape de la veille mais aussi quelques virages en épingle que je ne suis pas prêt d'oublier !!!

La vue du lac, une halte pour prendre un bon café me font vite oublier la fatigue, mais il faut poursuivre la montée pour atteindre le Cormet de Roselend. je traverse des paysages magnifiques dont je ne me lasse pas. La descente par les Chapieux sera rapide pour atteindre Bourg St Maurice. Ce soir camping à Seez.


Le lac est à son niveau le plus haut. Une des conséquences du Covid.

Chapelle de Roselend.


Je suis désormais au pied du col de l'Iseran. 46 km de montée me sépare du sommet.... Je pars à l'aube pour rejoindre Val d'Isère. La route n'est pas facile, beaucoup de circulation, c'est assez stressant. Et puis il y a ce vide qu'il faut côtoyer de près. Le muret de pierre n'est pas bien haut et je dois régulièrement me serrer à droite pour laisser les camions me doubler. Il y a parfois des à-pics impressionnants ....

Arrivé à Val d'Isère je ne suis pas enthousiasmé par le camping qui n'offre ni intimité ni ombre. C'est un vaste pré. Il "reste " un peu plus de 17 km pour le sommet. Je me décide rapidement et pense atteindre le col le plus haut de France en 3-4 heures..... Heureusement les paysages sont à couper le souffle. Pas grave c'est déjà fait (pour le souffle!)!!! A force de persévérance, en utilisant le fameux pédaler mou de mon ami Dominique, le col est atteint avec beaucoup d'émotion et mème de larmes d'épuisement et de joie entremêlées. Il ne me reste plus qu'à profiter du paysage et me laisser descendre jusqu'à Bessans où je m’arrête au camping municipal.

Lac du Chevril

En montant .....

Mon plus bel exploit....

 Durant l'interminable montée il me vient à l'esprit cette phrase: La souffrance, comme la solitude, si elle est consentie est une des voies pour accéder au bonheur..... Je vous laisse méditer!

Malgré le vent c'est bon de prendre son temps pour contempler les sommets qui nous entourent.

En descendant sur Bonneval sur Arc. Au loin l'Albaron. A nous la Maurienne....

La nuit fut bien fraiche à Bessans. 2° ce matin. Après 50 km de route plutôt descendante, je rejoins St Michel de Maurienne. Mon objectif: faire étape à Valloire ce soir au camping municipal. Le col du Télégraphe ne doit pas être pris à la légère. Je prends le rythme lent qui me va si bien depuis le début. Je coupe mon GPS, n'affiche plus les kilomètres, c'est trop stressant. Je me concentre sur ma montre et à intervalle régulier je fait une pause pour m'alimenter. Je vais m'offrir un repas au restaurant du col car je sais qu'il ne me reste plus que de la descente pour rejoindre Valloire.

Sur les pas d'Hannibal et ses éléphants qui traversèrent les Alpes.


Bien poétique cette entrée de maison sur la montée du Télégraphe.


Le col du Télégraphe et son homme de paille !

 

Valloire. Les églises baroques sont caractéristiques de la Savoie.

Je quitte Valloire au lever du jour. Il n'y a "que" 17 kilomètres qui me séparent du sommet, mais la météo annonce du très mauvais temps en fin de matinée et je ne veux pas me faire piéger de ce coté là du col.

Dès la sortie du village, la pente est sévère. Je prends conscience que cette montée sera difficile. Elle ne m'a pas déçu ! Je trouve les derniers kilomètres particulièrement éprouvants. Je fais une halte toutes les bornes kilométriques....  Qu'il est difficile à atteindre ce col !!! Le temps se couvre, j'ai eu de la chance d'arriver avec encore un peu de soleil. Il ne faut pas trainer. Direction le col du Lautaret que j'atteins au bout de 7 kilomètres de descente! le luxe. Vite, atteindre le village du Casset où je monte la tente sous la pluie et l'orage. Ouf je ne me serais pas vu au sommet du Galibier dans ces conditions.

Je profite du beau temps car je sais que cela ne va pas durer....

Au fond le col des Rochilles et le massif des Cerces.




J'ai trouvé la montée bien plus dure que l'Iseran....😨


 

Je pensais camper au camping du village du Casset avant la pluie et l'orage. Il m'a manqué quelques minutes....

  Il m'a fallu patienter 2 jours au Casset pour laisser passer la grosse perturbation. Cela m'a fait du bien de me reposer un peu, mème si toutes mes affaires sont bien humides. A la faveur d'une éclaircie, je repars en fin de matinée pour Briançon et je suis déjà au pied du dernier col que je m'étais fixé. L'Izoard est désormais à portée de main ou plutôt de roue.  Je savoure avec beaucoup de bonheur la dernière montée. Quelques photos de Cervières pour mes amis Daniel et Étienne qui connaissent bien cet endroit. Après une halte au Laus, le dernier hameau, il me faut serrer les dents pour en terminer de cette montée qui devient interminable.... Les sommets saupoudrés de neige fraiche me rappellent que l'été est bientôt terminé. Compte tenu de la météo incertaine et de la proximité de la rentrée scolaire, il n'y a pas grand monde. Je retrouve enfin le silence de la montagne qui m'a tant manqué les jours précédents. Mème au sommet, tout est fermé, pas un magasin d'ouvert. Il fait froid, il tombe un peu de grésil. Je décide de rejoindre directement le soleil et des températures plus douces à Guillestre. J'y retrouve Eric mon ami d'enfance avec qui je passe une superbe soirée.

Après deux nuits de pluie et d'orage au Casset une éclaircie se dessine... la neige n'est pas loin.

le village de Cervières.

Un café et un coca au café du Laus avant de poursuivre la montée.


Le refuge Napoléon annonce la proximité du col tant espéré.

Le col de l'Izoard. enfin !!!

Stèle à la mémoire de Louison Bobet et Fausto Coppi.

La fameuse Casse déserte....

La jolie vallée de Brunissard et Arvieux.

 

A Guillestre je prends réellement conscience que je suis arrivé au bout de mon projet. Il me paraissait pourtant inaccessible. Prochaine étape Embrun. Tranquille ! Une belle soirée avec Joss pour évoquer nos souvenirs impérissable de kayak et de raid avec notre ami Pierre.

Il me faut songer maintenant à retrouver la voiture à Grenoble. La route Napoléon étant coupée par le tour de France, je décide de rallier Gap. Un train bucolique me ramène de Gap à Grenoble par le col de la Croix Haute. Voyage bien sympathique qui fait oublier les galères que l'on peut avoir à vélo quand on prend le train.

Sur la route d'Embrun

le plan d'eau d'Embrun déjà déserté par les touristes.

Avec la bénédiction du chef du train, pas eu besoin d'enlever les sacoches.... merci à lui.

Lus la Croix haute et le vallon de la Jarjatte.


Beaucoup de plaisir dans cette randonnée. Merci à André de Concarneau qui, par son compte rendu de son voyage réalisé en juin, m'a ouvert la voie du possible.

https://deconcarneauavelobiensur.blogspot.com/

10 jours de vélo. 625 km parcourus et 10 850 m de dénivelé. 

j'espère donner envie à d'autres cyclistes de se lancer dans cette aventure.

A 66 ans je me sens prêt à repartir....

 






4 commentaires:

  1. Chapeau!!!!!!!
    Jacq/Isa

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    1. Merci à tous les deux. Avez vous passé un bel été? Bises

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  2. Réponses
    1. Merci au ciseleur de la langue française.Je ne connaissais pas cette expression si pittoresque!

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